MARX Charles
[MARX Karl à l’état
civil ; pseudonymes
de Résistance :
« Charles Martinot
» (1943), « Charles Hauvignier » (1943), «
Commandant Renaud » (1944)] Né
à le 26 juillet 1903 à Luxembourg (grand-duché de Luxembourg) ; mort à la
suite d’un accident le
13 juin 1946
à Meaux (Seine-et-Marne) ;
médecin ; militant communiste (KPL)
; résistant de l’Aude et
du sud de
la France ;
ministre du gouvernement
luxembourgeois (novembre 1945-juin 1946). Charles
Marx fut enregistré
à l’état civil
sous le prénom
de « Karl
». Cette homonymie parfois gênante
car pouvant être
l’objet de plaisanteries aurait
pu l’amener, selon
Giulio Enrico Pisani, son biographe luxembourgeois, à se faire appeler
« Charles ». C’était le fils de Louis Marx, représentant de commerce, et d’Élisabeth
Siegen. Il se maria deux fois :
avec Lucienne Aubouéron, modiste, native
de Nevers (Nièvre)
; avec Fernande (Lucette Vasilescu),
née à Ploesti (Roumanie) le 7 avril 1908 ;
ils adoptèrent deux
enfants, Élisabeth
(1938-1943), Guy (né
en 1943). Fernande
Marx cofondatrice de l’Union des femmes
luxembourgeoises la représenta
au 1er congrès
mondial de l’Union
internationale démocratique
des femmes. Elle
fut élue déléguée
permanente du Luxembourg
auprès du Comité mondial des
femmes. Charles
Marx fut élève de l’athénée (lycée)
grand-ducal de Luxembourg
où il
poursuivit ses études secondaires. En
1918 et 1919,
il participa aux
manifestations
républicaines du grand-duché.
En 1920, il militait au Cercle social démocratique de Luxembourg-ville et à
la Jeunesse socialiste dont il
fut l’un des
fondateurs. Proche du
groupe français de Clarté d’Henri Barbusse,
il fut favorable
à l’adhésion à l’IC, exigeant
dans Der Kampf du 9 décembre 1920
une adhésion inconditionnelle à
celle-ci. Réunies en
congrès le 13
février 1921, les Jeunesses
socialistes, dans leur
grande majorité, se
rallièrent à son
avis et se transformèrent en
Jeunesses communistes. Leur organe,
Neue Jugend, changea
de titre et devint Der Junge Kommunist. Sans
doute Marx adhéra-t-il
dans la foulée
au KPL (Kommunistische Partei Luxemburgs, Parti
communiste du Luxembourg). Mais
d’après sa carte du KPL son
adhésion au parti
fut postérieure. Il n’aurait pas
adhéré avant septembre 1944. Marx
quitta bientôt son pays pour suivre des études de médecine en France, à
Strasbourg (Bas-Rhin) puis à
Paris où il
fut interne des
hôpitaux de la
ville. D’après les
sources luxembourgeoises,
il aurait été
le premier étranger
à accéder aux
fonctions de chef
de clinique des hôpitaux. Pratiquant à l’Hôtel-Dieu, il s’occupa de
planification et d’organisation
hospitalière. Il se spécialisa en
gynécologie et en
chirurgie de l’estomac. À partir de 1929, il fut un des disciples de Louis-Pasteur Valléry-Radot. Il soutint sa
thèse de médecine à Paris sur le fonctionnement de l’estomac après
gastrectomie. Elle fut publiée en 1935. À Paris,
il adhéra à l’Association des
étudiants luxembourgeois dont
il fut, en
1926, le vice-président. En
1936, de retour au Luxembourg, il fonda la clinique Saint-Louis d’Ettelbrück.
L’ancien bâtiment de l’École agricole était inoccupé depuis1932. Charles Marx
loua deux étages de ce bâtiment pour y
installer sa clinique qui connut rapidement un vif succès au point qu’il dut louer le
troisième étage. Celle-ci
devint donc, avec
cinquante lits, la
première clinique chirurgicale
du nord du grand-duché. Marx la dirigea avec l’aide du docteur Schumacher de Dudelange. Pour
assurer les soins,
Marx fit appel
à des religieuses
alsaciennes de Niederbronn (Bas-Rhin) de la Congrégation du Très Saint
Sauveur. Au début de la Seconde Guerre mondiale, le 2 avril 1940, alors que le Luxembourg
était encore en dehors
du conflit, Marx
aida, avec les
docteurs Schumacher et Huberty, deux aviateurs
français, le futur général Faure et l’adjudant Lherbiet.
Ces derniers, blessés après la chute de leur appareil en territoire luxembourgeois, furent pris en charge et soignés dans
la clinique du docteur Marx et purent
retourner clandestinement en
France. Cette «
évasion » incita le gouvernement de
Pierre Dupong, soucieux
de ne pas
mécontenter le Reich, d’entreprendre une action en justice
contre Marx et ses confrères. L’invasion du grand-duché par les troupes
allemandes, le 10 mai 1940, n’empêcha pas qu’elle aboutit, en juillet 1940, à
une condamnation à huit mois de prison. Après l’entrée
des Allemands au
Luxembourg, Marx se
réfugia d’abord à
Nevers puis à Montpellier (Hérault) où il
organisa, en juillet,
la Croix-Rouge luxembourgeoise
en France ce qui lui permit de venir en aide à des compatriotes réfugiés en
France. En novembre 1940, il reprit la clinique « Docteur Deixonne
» de Quillan dans les Pyrénées audoises
appartenant au docteur Fabregat de Perpignan
(Pyrénées-Orientales). Il en assura la direction jusqu’en
mai 1943. Du
fait de son
directeur, cet établissement fut
« bientôt le cerveau
de la première
organisation de Résistance
de la Haute Vallée de l’Aude »
(Lucien Maury, op. cit., I, p. 46). Dès 1941,
il était un membre important du mouvement « Combat » qu’il représentait
localement. Dans sa clinique, il rencontrait aussi Pierre Degon,
de « Franc-Tireur » dont le chef local était l’instituteur
Raoul de Volontat. Les deux mouvements bientôt regroupés dans
les MUR agirent
localement de concert.
Ses membres, dont
Raoul de Volontat et
Charles Marx, «
travaillaient » aussi
dans le cadre
de réseaux actifs
dans l’organisation, via les
Pyrénées-Orientales ou l’Ariège
et l’Andorre, de passages
vers l’Espagne. Un des adjoints de Marx à la clinique de Quillan, le
docteur Jean Patounas, ancien interne des
hôpitaux de Montpellier
(Hérault), l’avait rejoint
le 8 février
1941, en toute connaissance de
cause car il n’ignorait rien
de l’activité clandestine
du Luxembourgeois. Dans son
témoignage recueilli par Lucien Maury, Patounas
expliqua plus tard : « L’activité de
la clinique était
grande, les séjours
des pseudo-malades y
étaient de courte
durée, la clientèle de passage
variée et internationale... Je n’ai pas
été long à comprendre et à
entrer dans le jeu.
L’infirmière
luxembourgeoise était remarquable, Madame
Marx aussi, Marguerite Benet qui devait devenir ma femme, faisait aussi partie
de l’organisation. » Parmi les
résistants qui étaient
en contact avec
Marx, Ernest Zaugg,
ingénieur suisse naturalisé
français en 1935 et employé par la Société méridionale de transport de force (SMTF) qui dirigeait les travaux de la
centrale d’Usson, haute vallée de l’Aude, mais dans
le Donnezan
(département de l’Ariège).
Zaugg, également en
contact avec de Volontat et le docteur Martre de Belcaire
(Aude), était un des maillons de plusieurs réseaux de passage en Espagne, via
le Capcir et
la Cerdagne dans
les Pyrénées-Orientales (Voir Cayrol Antoine Mas i Tió Josep) ou l’Ariège et l’Andorre (Voir Melich Henry). Zaugg dans son
témoignage recueilli par Maury
expliqua que Marx
et d’autres résistants
de Quillan fournissaient à la
SMTF de la main-d’oeuvre
parmi des fugitifs traqués pour leurs
opinions politiques ou leur appartenance raciale et candidats à un
passage en Espagne ou des réfractaires désireux de se soustraire au STO.
Zaugg organisa aussi avec d’autres résistants du Donnezan
un maquis, dit « maquis du
roc Blanc »,
où furent regroupés
certains de ces
réfractaires. Dans sa
vallée pyrénéenne, Marx n’oubliait pas
pour autant le Luxembourg. Sa clinique
de Quillan fut un relais pour
la filière de
renseignement
luxembourgeoise « Famille
Martin » intégrée
au réseau « Mithridate
» du BCRA
et dirigée depuis
Luxembourg par le
docteur Fernand Schwachtgen
et de Marseille
par Walter Hamber. Parallèlement, il
mit en place
les deux réseaux luxembourgeois
« Ligne Charlotte » et « Ligne Élisabeth » dont Albert Ungeheuer
et Charles Reiffers étaient des agents ou
courriers. Il put ainsi atteindre à la fois Luxembourg et Londres. Deux
des rapports de Schwachtgen qu’il transmit
par cette voie
à Londres, via l’Espagne, informaient sur les essais
secrets des V1 ou V2 à Peenemünde. L’occupation de la zone Sud par les
Allemands (novembre 1942) rendit difficile l’activité clandestine de
Marx depuis la
clinique de Quillan.
En mai 1943,
après avoir cédé
son établissement, il plongea,
avec Raoul de Volontat,
dans la clandestinité la
plus totale. Il aurait
été condamné à
mort par contumace
par le tribunal
de Perpignan ou
celui de Montpellier (les
sources luxembourgeoises diffèrent
et ne sont
pas corroborées, pour l’instant, par
les sources judiciaires
françaises que nous
n’avons pas consultées)
en août 1943. Selon
certaines sources, Louis
Knaff,
adjoint de Marx
à la Croix
rouge luxembourgeoise, aurait pris alors en charge les réseaux
luxembourgeois de l’Aude. Marx se consacra
désormais entièrement aux
MUR. Les sources
luxembourgeoises expliquent qu’il participa à création du « maquis de
la haute vallée de l’Aude », fait infirmé par les sources languedociennes. D’après
Henri Noguères, Charles Marx devint en avril 1943 adjoint du Dr. Maurice
Mayer pour la direction du Service social des MUR pour la zone Sud, le «
service santé » des MUR est rattaché au « service social ». Mais, en décembre 1943, il rejoignit les rangs du Front national.
En janvier 1944, devenu médecin commandant des FFI, il fut
chargé du service
sanitaire de la
Résistance dans l’Aude
et les Pyrénées-Orientales. Toutefois son
activité s’étendait aussi
à toute la
zone Sud dont il devint
le chef adjoint
du service sanitaire des FFI : ainsi il s’efforça d’organiser des
cliniques secrètes pour les maquis et
les résistants traqués
comme à Sarlat
(?) en Dordogne,
avec son ami
et confrère luxembourgeois, le
docteur Schumacher. Il était signalé à Lyon dès février 1944. Les 2 et 3
septembre 1944, Marx, commandant FFI, participa aux combats de la libération de
Lyon (Rhône). En
octobre 1944, il devint délégué du conseil médical de la Résistance, attaché
auprès du cabinet du ministre de la Santé publique le communiste François Billoux*, à la disposition du secrétaire d’État
Louis-Pasteur Valléry-Radot qu’il
avait connu pendant
ses études à
Paris. En novembre, ayant réintégré l’Armée française comme FFI, il participa à la
mise en place des structures médicales et chirurgicales
franco-américaines. Il
rentra au Luxembourg à la fin de juillet 1945. Il fut l’un des cinq députés
du KPL élus aux législatives du
21 octobre de
la même année.
Le 13 juin
1945, il entra
dans le gouvernement d’union
nationale présidé par le chrétien-social Pierre Dupong
formé à l’issue de ce scrutin,
nommé ministre de l’Assistance sociale
et de la
Santé publique, chargé principalement de ces deux secteurs
mais également de l’Établissement thermal de Mondorf-État,
du Rapatriement et de l’Éducation physique. L’action ministérielle de
Charles Marx fut
énergique. Avec de
faibles moyens (1
% du budget de l’État), il
entreprit de moderniser
la santé publique
luxembourgeoise. S’inspirant de l’exemple
français du Front
populaire et de
la politique des
gouvernements de la Libération, il envisagea des
transformations à long terme dont il n’eut pas l’occasion de voir concrètement
les effets du fait de sa disparition prématurée et qui, de son vivant,
suscitèrent des oppositions au
sein du gouvernement où
il siégeait. Il
eut le temps,
toutefois, de faire voter
une loi de planification hospitalière et l’obligation de signaler les
maladies infectieuses, de créer un
Conseil national pour
la protection de
la mère et
de l’enfant et,
de façon plus générale, d’entreprendre la
restructuration de la
Santé publique. Ministre,
il demeurait un homme de terrain, parcourant le pays
afin de trouver des solutions concrètes aux problèmes urgents. Malgré
ses fonctions officielles, il
effectuait une fois
par semaine des
opérations gastriques à Ettelbrück. Son successeur,
Dominique Urbany* (1903-1986)
[Voir le Dictionnaire du Komintern], du KPL, trouva en
place les structures qui lui permirent de mettre en oeuvre de la politique médicale dont il avait défini les
orientations. Le 13 juin 1946 de retour d’un voyage dans le sud de la France,
il fut victime d’un accident d’automobile entre La Ferté-sous-Jouarre
et Meaux (Seine-et-Marne) sur la route de Paris à Luxembourg. Fernande, sa
femme, succomba sur le coup.
Charles Marx mourut à l’hôpital de Meaux,
trois heures après
l’accident, sans avoir
repris connaissance. Leur
automobile avait été heurtée par un véhicule militaire. Les
circonstances de cet accident donnèrent lieu à des spéculations. À la suite
de l’accident, le 14 juin, les drapeaux furent mis en berne au Luxembourg.
Marx et sa femme
furent inhumés le
17 à Luxembourg-ville en
présence du prince
Jean de Luxembourg, des
représentants de la
grande-duchesse Charlotte, des
membres du gouvernement, des
corps constitués et d’une foule
nombreuse où l’on
remarquait des militants du
KPL. Le chef du gouvernement, Pierre Dupong qui, en
1940, avait engagé une procédure
judiciaire contre Marx lui
rendit hommage : « Je m’incline avec
l’expression de ma plus haute
estime devant la dépouille du grand patriote et résistant ». Après la mort
accidentelle de Charles Marx, la clinique Saint-Louis d’Ettelbrück devint un établissement public
communal. Elle prit
le nom de
« clinique Charles-Marx ».
Elle le conserva jusqu’en
1963, date où
un nouvel établissement qui
la remplaça reprit
le nom ancien de clinique
Saint-Louis. Un boulevard à Luxembourg-ville et un square à Ettelbrück portent
le nom (2012) du docteur Charles Marx. Marx a été cité à l’Ordre du Jour du
Corps d’Armée par le général Koenig («
Chirurgien d’une haute valeur morale et professionnelle qui a préféré quitter
son pays que de vivre sous le joug de l’ennemi. Résistant de la première
heure qui a su s’imposer à tous par son calme et son sang-froid à toute
épreuve, toujours sur la brèche, n’hésitant pas à payer de sa personne aux
instants les plus critiques. Il a consacré une inlassable activité à la cause
de la Résistance ; a été un des artisans de la mise en place du Service de
santé de la Résistance en zone Sud. A
donné tous les
plus beaux exemples
de courage et d’abnégation dans
la lutte contre l’envahisseur. (...)
»). Il était
titulaire le la
Croix de guerre
avec étoile de
vermeil, de la Médaille d’honneur du Service de la Santé
militaire, de la médaille de
la Résistance qu’il a reçue
personnellement du général
de Gaulle. Proposé
comme commandeur de
la Légion d’honneur, sa
nomination décrétée en bonne et due forme ne parvint à l’ambassade de France à Luxembourg
qu’en son absence
: était-il encore
en voyage ou
était-il déjà décédé
? Le gouvernement luxembourgeois lui
a décerné la
Croix de l’ordre
de la Résistance
à titre posthume. OEUVRE : Le
fonctionnement de l’estomac après gastrectomie (Travail
à la clinique chirurgicale de l’Hôtel-Dieu [Paris]), Louis Arnette, Paris, 1935, 259 p. [thèse de médecine. Ce livre
ne figure pas sur le catalogue de la BNF (Paris) ; il figure sur ceux la
Bibliothèque nationale de Luxembourg et du lycée classique de Diekirch]. SOURCES : Stéphanie
Kovacs,
Communisme et anticommunisme au
Luxembourg, 1917-1932, Imprimerie
Rapidpress, Bertrange,
2002, 457 p. ; L’extrême gauche au pouvoir – Stratégie et politique du Parti
Communiste Luxembourgeois de la fin de la Seconde Guerre mondiale au début de
la Guerre froide (1945-1947), Éditions « Books on demand », Paris, 2010, 349 p. [références sur le site de
la bibliothèque d’Ettelbrück ; reprend, d’après H. Wehenkel,
des sources luxembourgeoises antérieures en particulier : Michel Pletschette, « Dr. Charles Marx, ein
kommunisticher Gesundheitsminister
» in Beiträge
zur Geschichte
der Kommunistischen Partei, Luxembourg,
1985 et Henri Wehenkel, Der antifaschistische Widerstand in Luxemburg,
1933-1944, Luxembourg, 1985, Archives du Centre Jean
Kill,
dossiers Charles Marx]. —
Lucien Maury, La Résistance audoise, I, Carcassonne,
comité d’histoire de la Résistance du département de l’Aude,
1980, 451 p.
[p. 44, 46 sq., p. 236, 238,
241, 245]. — Henri Noguères (en col. avec Marcel Degliame-Fouché),
Histoire de la Résistance en France, Tome
3, Novembre 1942 – septembre 1943,
Paris, Robert Laffont, 1972, p. 303 ; tome 4, octobre 1943-mai 1944, 1976, p.
171 [dans ces deux ouvrages, Noguères attribue par erreur au docteur Marx le
prénom de Georges]. — Giulio-Enrico Pisani, Charles Marx -
Un Héros Luxembourgeois - Vie et action d’un Médecin, Résistant et Ministre à
Ettelbrück, Quillan (Aude) & ailleurs, Éditions Zeitung v. Lëtzebuerger Vollek, Esch-Alzette, 2007, 250 p. — site
http://kpl.org/charlesmarx consulté le
10 janvier 2012,
article de Giulio-Enrico Pisani
qui reprend les
grandes lignes de
son ouvrage cité
ci-dessus. — site http://www.ettel-biblio.lu/
consulté le 5 mars 2012. — Courriels d’Henri Wehenkel
(Luxembourg), 2, 3 et 6 mars 2012 avec des notes concernant le docteur
Charles Marx. André
BALENT |